Les authentiques d’al-Boukhari et de Muslem صحيح البخاري و صحيح مسلم
« Dans le domaine de la tradition prophétique, ils ( les musulmans) ont instauré un ensemble de formules comme « la sunna authentique », « la sunna incontestable », « l’authentique d’al-Boukhari « ou encore « l’authentique de Muslem ». Autant d’expressions qui toutes ont pour objectif d’éliminer un doute ou de contrecarrer une critique quelconque au sujet de la tradition du prophète, et notamment à propos des dits du prophète ou hadiths. Comme si les savants du hadith qui ont confectionné les recueils étaient à l’abri de toute erreur, comme s’ils étaient au-delà de leur condition humaine, des êtres parfaits. […]
Les hadiths, considérés par les musulmans comme deuxième source de législation, ne sont pas, eux non plus, exempts d’une intervention de la pensée humaine : les recueils des paroles du prophète, tels que nous les connaissons, ne sont apparus qu’un siècle et demi environ après sa mort. Pendant cette période, ils ont été conservés dans la mémoire des hommes et des femmes. Or, non seulement la mémoire n’est pas infaillible, mais, pour de multiples raisons, d’autres paroles peuvent avoir été introduites dans les hadiths.”
Ainsi, les musulmans se sont, très tôt, heurtés à une importante question : comment distinguer les paroles authentiques du prophète de celles qui ne le sont pas ? Ils ont certainement accompli un travail minutieux et intéressant dans ce domaine, mais leur travail reste humain et ne peut prétendre à une quelconque perfection. Les deux recueils, celui d’al-Boukhari et de Muslem, appelés les sahihs (les authentiques), ne font pas exception, puisque al-Boukhari et Muslem sont des êtres humains quels qu’aient été leur génie et leur piété. […]
Extraits de l’ouvrage de RazikaAdnani, Islam : quel problème ? Les défis de la réforme publié en 2017 en France par UPblisher et au Maroc en mars 2018 par Afrique Oient.