Les Algériennes ne fêtent pas le 8 mars
Les Algériennes ne fêtent pas le 8 mars. Tout d’abord, le 8 mars n’est pas une journée de fête, mais une journée pour faire le bilan du combat pour l’égalité entre les femmes et les hommes. Ensuite les Algériennes sont loin de cette égalité. Elles sont toujours discriminées par la loi de leur pays.
Dans son livre « Guerre d’Algérie, droit et non droit », Arlette Heymann-Doat dénonce le Droit en Algérie à l’époque de la France rédigé au seul profit du colonisateur et au détriment du colonisé. En Algérie indépendante, le Code de la famille est rédigé au profit des hommes et au détriment des femmes. La guerre d’indépendance avait comme objectif d’en finir avec l’injustice que subissait le peuple algérien. Or en Algérie indépendante, les Algériennes subissent toujours l’injustice. Après plus de 60 ans d’indépendance de l’Algérie, les Algériennes attendent toujours leur indépendance.
Le droit algérien accorde aux hommes des privilèges en matière de droit au détriment des femmes pour la simple raison qu’ils sont des hommes et elles des femmes. Dans plusieurs articles qui concernent le mariage ( 25, 26, 50, 51), il ne s’adresse même pas aux femmes mais uniquement aux hommes comme si le mariage était une affaire d’homme et la femme n’était que celle avec qui l’homme se marie. Elle est l’objet d’un sujet qui est l’homme. L’Algérie a même oublié qu’elle a des filles étant donné que dans le préambule de sa Constitution, elle écrit qu’elle : « a su trouver dans ses fils … les hérauts de la liberté…». L’Algérie ne parle que de ses أبنائها ( ses fils) et renie ses بناتها ( ses filles). Toutes les Algériennes se rendent compte de l’injustice que leur inflige la loi de leur pays, notamment lorsqu’elle se retrouvent devant le juge pour un divorce ou un héritage. Elles réalisent que la loi de leur pays est faite par les hommes et pour les hommes.
Razika Adnani 8 mars 2024