Islam: quel problème ? Les défis de la réforme
Texte de la quatrième de couverture
Si les modernistes défendent des concepts nouveaux comme la laïcité et la démocratie, ils cherchent constamment les preuves du bien-fondé de leur position dans le passé. Ils luttent pour une réforme de l’islam, mais n’arrivent pas, eux-mêmes, à se libérer de l’épistémologie salafiste ; la pensée musulmane passe d’un salafisme traditionnel à un salafisme moderne.
La réforme de l’islam doit donc commencer par celle de la représentation de la pensée, en tant que source de savoir, dans l’esprit des musulmans. Il faut libérer la pensée de tous les préalables auxquels elle est soumise et en finir avec les interdits qui l’empêchent d’accomplir sa fonction. C’est une étape nécessaire pour une réforme orientée vers l’avenir, ce qui n’est plus aujourd’hui une question de choix, mais de responsabilité. Responsabilité des musulmans envers eux-mêmes, envers leur religion, envers les autres et envers l’humanité
Extrait du livre
« …C’est cette humilité dans les propos qui manque en ces temps actuels à ceux qui parlent au nom de l’islam ; celle qui permet le dialogue et la réflexion dans le respect d’autrui.
Assurément, dans un contexte de liberté d’expression, les échanges que nous avons avec les autres ne nous satisfont pas toujours. Néanmoins, ils permettent une discussion qui nous invite à la réflexion et nous font prendre conscience de nos erreurs. Celui qui ne reçoit jamais de critique ne peut jamais savoir si ses propos sont justes ou faux. Celui qui croit avoir atteint la vérité absolue ne cherche pas à revoir son travail pour, soit en connaître plus, soit se corriger. La sacralisation des anciens et des règles de la charia pratique conduit les musulmans à ne plus réfléchir aux nouvelles façons de voir et de concevoir leur religion pour l’adapter aux situations nouvelles qui s’imposent aujourd’hui tout autant à eux qu’aux autres ».
Afrique Orient, Maroc, 2018
Razika Adnani