Razika Adnani “Le littéralisme ou la théorie du naql”



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Le Naql ou le libéralisme est un terme arabe désignant une des doctrines les plus influentes de la théologie musulmane vu le rôle qu’elle a dans la trajectoire de l’islam et son influence sur les musulmans et leur manière d’être. Elle est encore aujourd’hui l’une des théories les plus répandues chez les musulmans. S’il est important de la connaître, c’est parce que l’islam est aussi une théologie et non seulement des textes. Que signifie exactement cette doctrine ? Quels sont ses objectifs ? Quel regard critique peut-on porter sur elle ?

Naql signifie prendre et transférer. Prendre le sens du texte, tel qu’il apparaît à travers les mots, et le transférer dans le commentaire. Le littéralisme est donc une méthode qui concerne l’interprétation des textes coraniques. Il constitue une assise épistémologique pour presque toutes les écoles qui se sont opposées à la contribution de la pensée dans l’élaboration du sens des textes. Il se veut une méthode consistant à expliquer tafsir et non à interpréter taâwil les textes coraniques.

Selon le Coran, certains versets sont explicites et d’autres implicites. Pour le discours religieux, les versets explicites sont ceux qui sont clairs et ne nécessitent, de ce fait, aucune interprétation ni réinterprétation. Les musulmans doivent se contenter de prendre (naql) leur sens tel qu’il se présente à travers les mots et d’appliquer leurs recommandations à la lettre. Pour le discours religieux, les versets qui concernent le voile, la polygamie, l’héritage, le mariage, le divorce et l’autorité masculine sont explicites, ce que beaucoup de jeunes musulmans répètent encore aujourd’hui. 

“Qu’en est-il de la distinction entre les versets explicites et les versets implicites ? Sur quelscritères se fait-elle ?  Rien dans le Coran ne dit quels sont les versets qui sont explicites et ceux qui sont implicites. Chacun en voit l’ambiguïté quand le sens ne répond ni à ses convictions ni à sa culture, et la clarté quand le sens y répond. La distinction se fait donc selon le rapport que le commentateur entretient avec le verset ; elle est totalement soumise à la subjectivité du lecteur.” Razika Adnani, Islam : quel problème? Les défis de la réforme

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